Kensington Gardens au petit matin
Certains posts sont plus faciles à écrire que d’autres. Le précédent par exemple, sur mon non désir d’enfant, m’est venu en une demi-heure, sans le moindre effort tant mes pensées étaient claires. Merci d’ailleurs pour vos multiples réactions. Vous m’avez beaucoup fait réfléchir, et c’est exactement pour ça que j’aime vous écrire: pour échanger et pour débattre de sujets qui nous touchent. Ecrire sur la Fashion Week de Londres, à laquelle je viens d’assister, est visiblement moins facile pour moi. Voilà cinq jours que je procrastine, incapable de raconter quoi que ce soit. Allez, je me lance.
Samedi, à mon arrivée, j’ai toutes les raisons d’être de super bonne humeur: il fait beau, je suis à Londres pour voir des défilés et mon hôtel me plaît. Il s’agit du Caesar, près de Queensway. Je vous le recommande: excellent rapport qualité prix (125 livres la nuit environ), petit déj qui rend joyeux, chambres petites mais fonctionnelles et connexion Wifi plutôt fiable:
Le bar du Caesar Hotel, à Londres
Avant mon premier show, je cours chez Topshop. C’est un rituel pour moi: dès que je suis à Londres, mon plus grand plaisir est de passer le magasin d’Oxford Circus au peigne fin. J’en sors toujours dans le même état, déçue par les prix et les matières synthétiques mais dopée par deux-trois trouvailles. Cette fois, je peste contre l’omniprésence du polyester, mais j’ai une révélation: les jupes-culottes ne sont pas que pour les fils de fer. Après avoir essayé une demi-douzaine de modèles (il n’y a que ça en rayon de toute façon), je tombe sur LA coupe qui tombe parfaitement:Elle est à la fois confortable et élégante: je réalise vite que je tiens là une future pièce maîtresse de ma garde-robe.
Égayée par ma séance de shopping, je fonce au défilé J.W. Anderson. Shame on me, je n’ai jamais assisté à un défilé du nouveau chouchou de la mode british. Cette saison, je rattrape mon retard. Je commence par sa ligne personnelle, avant de découvrir en mars à Paris sa seconde collection pour Loewe. Robe en lurex à manches kimono, pull chamarré et veste à basques en panne de velours… Sur le podium, la déferlante disco 80s bat son plein. Maîtrise des coupes et mélanges de textures: cette Fashion Week commence bien.
Avant d’enchaîner avec le défilé Simone Rocha, le French fash’pack -ma collègue Marta Represa, Caroline Hamelle de Grazia, Lauren Bastide de ELLE et Karen Rouach de L’Officiel- m’entraîne au showroom de Finery London, un nouvel e-shop créé par Caren Downie, ex fashion director chez Asos, et Emma Farrow, ex design director chez Topshop. La collection m’évoque un univers à mi-chemin de COS et de J.Crew. On a la possibilité d’essayer. Je flashe sur une robe très Michelle Obama. Le tissu est un peu lourd et je suis entre deux tailles, dommage… A surveiller, même si la marque ne livre pas encore en France.
Simone Rocha est une autre créatrice dont je ne connaissais jusque là le travail qu’en photo. Fille du styliste John Rocha, la jeune Irlandaise a la mode dans le sang. Dans une chapelle de la City, une nuée de jeunes filles éthérées, aux cheveux noués autour du cou, défilent en robes volantées. Les nuages plaqués sur leurs hanches font un peu trop penser à Rei Kawakubo. Les robes de tulle brodées et les capes en tapisserie me laissent froide:
Le lendemain dimanche, après un footing extatique dans un Hyde Park magnifié par le givre, j’assiste au défilé de Margaret Howell, grande dame de la mode britannique. Peu connue en France, elle est synonyme outre Manche de vie au grand air, de silhouette androgyne et d’élégance sans apprêt. Nettement plus ma came que les deux petits jeunes cités plus haut, même si les prix sont trop élevés pour moi. Par le passé, certains visuels de pub, en noir et blanc, balayés par le vent, m’ont tellement fait fantasmer que j’ai bien dû les épingler en triple sur Pinterest. Le défilé est à l’avenant: manteau d’homme, pull à col roulé, pantalon de flanelle… la fille Margaret Howell ne va pas révolutionner la mode, mais je veux bien être elle, un jour. Les pièces en peau lainée, en particulier, restent imprimées sur ma rétine:
Après une pause déjeuner chez Leon, un fast food dont on m’avait maintes fois vanté la qualité des produits et que je rêve désormais de voir débarquer en France, direction la Tate Gallery pour le défilé Topshop Unique. La collection, mi partie de campagne mi party girls, comporte quelques jolies pièces, mais même depuis mon deuxième rang je vois que les matières sont aussi médiocres qu’en magasin. Tsss…
Plus tard dans l’après-midi, la traversée de Londres en voiture est si épique que l’on arrive après le début du défilé Paul Smith. Qu’importe: cette fois, même de loin, j’apprécie le velouté des matières et la subtilité d’un camaïeu ocre-safran-paprika. Je peste quand même un peu contre cette tendance peau lainée qui fonce droit sur nous: c’est beau, mais tellement cher que je peux commencer à économiser dès maintenant.
Lundi, la présentation All Saints remue le couteau dans la plaie. Je n’ai d’yeux que pour le manteau en shearling et le blouson en peau. Cliente de longue date de cette marque milieu de gamme londonienne, sa qualité ne m’a jamais déçue. Autant dire que si je dois craquer, ça a des chances d’être là:Mon séjour s’achève en beauté par le show Burberry, riche en couleurs chaudes à la Bloomsbury. La collection me confirme que l’hiver prochain, on est sûres de voir les ourlets s’allonger et l’imprimé panthère squatter nos penderies, tout comme le daim déjà très présent dans les collec’ de cet été.
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Commentaires
18 commentaires
Liahliah
Londres et ses jardins, ses briques rouges, quelle chance ! Oui au retour de la peau lainee, les silhouettes howell ont un semblant de diane Keaton et Meryl Streep dans Manhattan. Très inspirant!
chen lucie
Bien que ce post ait été moins « spontané » dans son écriture, je le trouve génial!
Les bons plans que vous vous échangez entre confrères/consoeurs du french fash’pack sont top, je viens de voir les sites de refinery, all saints (et léon)!
D’autant plus que la vente en ligne dépasse les frontières, découvrir les autres e-shop apporte un vent nouveau à la mode sur internet, en dehors des style.com, des autres éditos, qui au final relaient tous le même contenu car ils ont tous les yeux lorgnés sur les grands créateurs.
Fanny
Ça me donne envie de sauter dans un Eurostar !
matchingpoints
Un joli billet sur Londres et la mode – de belles idées à retenir ! Mais il y a la jupe-culotte qui nous laisse sceptique ! Peut-être allez-vous nous montrer une photo de vous avec votre achat, pour nous persuader du contraire ?
gdormoy
@matchingpoints : j’aimerais bien mais l’occasion ne s’est pas encore présentée
Christelle
@Géraldine Dormoy : hihi tout pareil que matchingpoints
sinon, je le trouve bien écrit ton post, c’était intéressant
Caroline
Merci Géraldine de m’avoir fait découvrir Léon et aussi Finery, la collection a l’air vraiment chouette.
Sais-tu quand est-ce qu’ils livreront en France?
gdormoy
@Caroline : non je ne sais pas mais je vais me renseigner…
Sol
Merci pour ce petit aperçu de la fashion week, et je suis aec toi pour la peau lainée – quelles merveilles!!! Mais faut bien commencer à mettre des sous de coté dès maintenant, j’imagine..
renardeau
Moi ces peaux de daim et de veau ca me donne envie de CROQUER un jaret
Isis de Paname
Oui oui oui au retour du bermuda et de la jupe culotte !!!!
Merci pour cette virée londonienne !!
Isis
ladyjaja
D’accord avec Isis d Paname pour le retour de la jupe culotte ! La vôtre est très tentante mais la qualité est-elle là car çà n’a pas l’air d’être le point fort de Topshop et l’on sait que le tomber d’une jupe culotte est primordial ? Peu vu en boutique à Paris, dommage ! Peut-être pourriez-vous lui dédier un post ….
caroline in Milano
Finalement tu as eu raison de choisir Londres a Milan je pense! Les quelques défilés que j ai vu ne m ont pas fait rêver sans parler des mannequins la plupart si jeunes, grandes et maigres…Sinon la jupe culotte je te vois très bien dedans et pourtant c est une pièce qui n irait pas a tout le monde. Ma version a moi sera plutôt celle du pantalon a pince homme porte au dessus de la cheville 6/8. J aimais bien Topshop, a Singapour j y allais souvent pour les fringues et… l ambiance Musicale!! Tu as raison il y a beaucoup trop de matières « cheap »comme a H&M d ailleurs mais j y ai dégoté des basiques de ma garde robe:une parka-army et un slim noir ultra confort taille mi haute..mis et remis!;-) Maintenant que l excitation de la fashion week a Milan est retombée je t envie de pouvoir vivre ça a Paris! Enjoy!
Liz
Je sors de H&M, après avoir hésité 1000 ans et je suis finalement partie..avec la jupe-culotte. « Est-ce ça fait pas trop Jedi, est-ce que mes amis masculins vont aimer, vais-je assumer ? » Et puis j’ai pensé à ton post et je me suis dit que c’était des questions bien idiotes au fond, c’est fou ce que le regard des autres peut nous suivre dans une cabine d’essayages..j’ai craqué, elle me plaît/me va, j’en suis ravie, et tu y es pour au moins 95%. Donc merci merci merci
Flo
Un peu déçue par ton utilisation de la formule « fil de fer », toujours les intemporels stéréotypes … enfin bref, sinon j’ai bien aimé l’article ! De mon coté, je reste vraiment sceptique quant aux jupes-culottes ! Je ne trouve pas que ce soit un vêtement valorisant le corps de la femme, et si je trouve quand bien même les mannequins belles en jupe-culottes, il me semble que c’est bien plus leurs allures naturelles et la beauté de leurs visages qui m’influencent.
Julytoseptember
Quand je suis arrivée à Londres au début, j’ai comme toi filé chez Topshop..et j’ai mis du temps avant d’acheter quoique ce soit, entre magasin immense dans lequel je me perdais et articles chers pour ce que c’était..Mais j’ai réussi à dégoter quelques indispensables de ma garde robe après plusieurs tentatives! Sinon j’adore All Saints que j’ai découvert tardivement en allant à Londres l’année dernière donc, leur pièces sont un peu chères mais tellement rock que ça me donne envie de tout acheter!
lassalle
Suite à tes recommandations je rentre d’un séjour à Londres en ayant logé au Caesar hôtel.
Bel hôtel effectivement bien placé.
Merci pour ce bon conseil !
Géraldine Dormoy
Super, merci pour ton retour !